Intiwatana

Bilan du quatrième Week-end 2010 de Stage Wiñayataqui

Wiñayataqui ("Ce qui se perpétue")

Comme cela avait été convenu, le quatrième stage Wiñayataqui a eu lieu les 9 et 10 octobre à Chatuzange chez notre amie et hôtesse Geneviève Judes, qui absente en ce week-end, nous avait confié les clefs de son beau « Château ».

19 stagiaires au rendez-vous le samedi matin, et un peu de mal à se mettre en train après la coupure estivale, chacun ayant beaucoup de choses à raconter. En outre des liens solides commencent à unir maintenant nombre d’habitués. L’entame collation-café se prolongea donc au-delà de 10 heures, le temps pour Tupac et Sébastien de se joindre à nous, avec quelques excuses à faire valoir puisqu’arrivant de Marseille. Six drômois, nos deux gapençais fidèles, une forte délégation de grenoblois et région, et nos deux amies de « Bourg les Maurice » (Nono comprendra !) composaient la troupe.

El Maestro Julio allait pouvoir commencer à officier, et son choix se portait sur les Suris, pour mettre tout le monde en condition. De fait, aux montées allaient succéder les descentes, croisées, alternées, lentes, rapides, notes simples, doubles , multiples, combinées, je m’arrête là, le souffle coupé !

oct_2010_07.jpgTout bon sikuriste qui se respecte, sait que c’est dans ce cheminement initiatique, dans la souffrance du souffle court, des crampes qui montent le long des côtes, des étoiles qui passent devant les yeux, et du diaphragme qui vous torture les poumons jusqu’au creux du plexus, que se forgent la meilleure technique et les joies futures que l’on va savourer par l’enchevêtrement des notes et des harmonies. « Il faut savoir souffrir pour être beau », me disait mon grand-père, quand il se faisait un plaisir de m’emmener chez le coiffeur de mon quartier : pensez, rester sage ½ heure à attendre mon tour, puis à nouveau ½ heure sans bouger un cil « sinon il va te couper l’oreille ! » rajoutait-il d’un faux air de sévérité ; pour moi, tout gamin, l’épreuve était rude ! Cela dit, attention, soyons clairs : pas de maso chez les Latinos ! Mais il ne faut pas abuser des gammes, et « on se la jouait » un peu à la Sud-américaine : vers 13 h 30, arrivait enfin le moment attendu d’un petit apéro bienvenu.

Repas sur les tréteaux avec le beau temps, et comme habituellement, chacun avait tenu à démontrer ses talents de « chef cuisinier » et la table se couvrait tour à tour de cakes au jambon, de salades variées, de quiches, de pizzas, de gâteaux tous faits maison, de spécialités régionales et de mets les plus divers. Encore bravo à tout le monde, mais plus dure fut la reprise, vers 15 h 30, et à part une ou deux pauses, nous allions devoir « résister » jusqu’à plus de 20 heures. Au menu, si j’ose encore parler ainsi sans risquer l’indigestion, Julio proposait deux morceaux en l’honneur de nos amis grenoblois : « Amaneceres Fiesta de Italaque » Italaque comme son nom l’indique, et «  Aima » un morceau plus cérémoniel aux influences musicales religieuses post-conquête. Et à la demande générale, un petit San Miguel, avant de passer à table, pour conclure cette première journée !

Au passage, un constat qui n’est qu’une confirmation : le gastronomique commence à rivaliser sérieusement avec le musical dans les stages Wiñayataqui ! Mais la musique aura le dernier mot et les dernières notes, au cours d’une petite peña libre de bonne facture où quelques gouttes de mezcal vont venir à bout des grands pudiques que nous sommes et finir par libérer énergies, guitares, charangos etc…

Dimanche, encore 16 « accros » pour un approfondissement du programme de la veille, une journée qui s’étire un peu plus qu’à l’accoutumé, Julio ne repartant qu’au TGV de 22 heures (faute de places avant). L’accent est donc mis sur les Italaque, travaillés le samedi, avec apport d’octaves et de tierces au final, pour le plaisir des oreilles. Malgré la fatigue, chacun trouve les ressources pour donner le meilleur de lui-même. Vers 17 heures trente, les derniers courageux décrochent, après avoir redressé les lieux.

Notez sur vos agendas : rendez-vous le week-end des 27 et 28 novembre, toujours à Chatuzange, pour le dernier rassemblement de l’année. Nous vous attendons nombreux et sommes toujours ouverts à l’accueil de nouveaux talents confirmés ou en puissance !